7 TENDANCES LITTERAIRES
La rentrée littéraire apparaît comme une excellente boussole pour décoder l’imaginaire de l’époque. Elle incarne la haute couture de la fiction, avec un à deux ans d’avance sur le cinéma, les séries TV, les programmes courts, les téléfilms… Et pour cause! De plus en plus de fictions audiovisuelles sont des adaptations de livres.
Dans ce contexte, Storymind a décodé les 7 tendances narratives de la rentrée 2018:
- L’histoire de la famille proche. On y raconte les bonheurs et malheurs des origines pour se ré-approprier sa propre histoire et tenter de dépasser les épreuves douloureuses. Le déficit de transmission masculine est particulièrement présent cette année. Loin d’être la valeur refuge que l’on célèbre, la famille est aussi le creuset des plus grandes souffrances (Boltanski, de Lamberterie, Boley, Chantreau, Frèche, Orlev, Fel, Mathieu, Cercas, Bulle, Torreton, Dieudonné, Dupont-Monod, Fives, Fottorino, Thobois,…)
- L’évocation du passé récent, avec un focus particulier sur les guerres du XX° siècle et sur les années 60 à 90. L’avant internet fascine. C’est un univers qui nous parait si lointain alors qu’il ne date que de quelques dizaines d’années. Comme si l’avant-surveillance généralisée avait un parfum d’exotisme, de liberté, d’aventure (Bichet, Vallejo, Joncour, Diop, Joncour, Montoriol, Reverdy,…)
- L’interrogation sur l’image, la photographie, les écrans, les trompe l’œil. A l’heure de la sur-abondance visuelle, le décodage des apparences est plus que jamais révélateur de vérités cachées, de non-dits, de mystères (Ferrari, de Kerangal,…)
- Les vies d’artistes. Comment être libre de sa propre destinée à travers la création et l’imaginaire? Comment faire face à la notoriété destructrice? Comment résister à l’horreur du réel? (Perrot, Halliday, Schneider, Greggio, Bosc, Guyotat, Baltassat, Barré, Hoenig, Attal,…)
- Les parcours féminins atypiques, les nouvelles utopies expérimentées par des femmes. Le voyage, la résilience, les choix alternatifs, les leçons de vie sont souvent portés par des héroïnes et non par le masculin qui semble terrassé par l’échec (Smith, Léger, Piégay, Fauré, Liptrot, Foy, Clément, Egan, Bayamack-Tam, Fives, Chantreau, Fitoussi, Varenne…)
- Les fêlures du masculin. L’homme est l’objet de violence, de folie, de meurtre, de spleen (Benchetrit, Taillandier, Magriel, Huston,…)
- La fin de l’ère démocratique, le chaos social, la nature violentée. Des récits et analyses sur les nouvelles menaces contemporaines: insécurité, fondamentalisme, populisme, surveillance, pauvreté, migration massive, animaux chassés (Carrière, Castel, Servigne, Rumpala, Adler, Guilluy, Michéa, Mzartin-Chauffier, Tremblay…)
Quel est l’imaginaire sous-jacent de ces tendances narratives? Le passé populaire et affectif semble plus désirable que l’avenir sophistiqué et tech, dans un contexte où toutes les violences sont prêtes à se déchaîner. Le féminin, la famille et l’artistique semblent au coeur de cette résistance.
Bien raconter son époque, c’est d’abord la comprendre!
Jean-Emmanuel Cortade de la Saussay
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